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Et si, finalement, c’etait le regard des autres filles qui comptait le plus ?
- 5 July 2022
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Par Tifenn Duchatelle
S’habiller pour plaire. a qui ?
Choisir un vetement le matin, oui, mais concernant qui ? Pour soi-meme ? Pour 1 homme ? Et si, finalement, c’etait le regard des autres meufs qui comptait le plus ? Analyse et temoignages.
Par Tifenn Duchatelle
Scene en « vie conjugale »
Scene d’une « vie conjugale ». Dans un grand magasin parisien, une jeune femme en pleine crise de doute : robe babydoll ou jean extralarge ? En assistant zele, son fiance tranche : la robe ! Un quart d’heure plus tard, les memes a la caisse avec. le jean. L’avis du garcon ? Zappe. Un vent de rebellion feministe soufflerait-il chez les fashionistas ? Meme jamais. « Ca se marche bien le temps comme ca, resume J’ai vendeuse. Mes meufs demandent son avis a un fiance Afin de finalement Realiser exactement le contraire ! » J’ai verite sort de la bouche des vendeuses. Si nous sommes capables de courir l’equivalent du Marathon de New York Afin de tomber sur « le » bon jean ou si, chaque matin ou limite, un drame se joue en face du miroir, votre n’est jamais pour le plaisir visuel du male. Ou si peu. « Une copine s’habille pour plaire. Mais pas toujours a toutes les hommes, constate le psychiatre Samuel Lepastier. En fait, elle ne s’habille nullement pour draguer quelqu’un en particulier, mais Afin de seduire ordinairement. »
Seduire qui ? En theorie : elle-meme
Seduire qui ? En theorie : elle-meme. Et en commode : les filles ! Amies, ennemies, voisines, passantes, quel que soit, inconsciemment, au cerveau, ca fait tilt : fille egale rivale. Et. meilleur instrument de mesure de notre degre de seduction : « Si une fille me fait un compliment concernant la facon dont j’habite habillee, je trouve ca mille fois plus flatteur que si ca vient d’un mec, constate Chloe, 26 ans. En fera, un compliment venant d’un garcon, je chope ca limite louche. Je ne peux pas m’empecher de penser que j’suis habillee comme une pouffe, que la jupe est trop courte ou mon T-shirt trop decollete ! » En revanche, le regard d’envie d’une congenere sur notre derniere paire de ballerines Marc Jacobs suffit a embellir la journee. « L’autre fille a le role de miroir et le fait de se sentir seduisante ou encore habillee doit forcement se confirmer dans ses yeux », explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann, auteur de « La Femme seule et le Prince charmant » (ed. Armand Colin). Une petite visite sur le web le confirme. On ne compte plus des blogs mode ou les filles en quete d’approbation feminine se mettent en scene dans leurs fringues, ni lessites pointus comme The Sartorialist ou Face Hunter ou les chasseurs (ou chasseuses) de looks mettent online les photos de creatures dont l’allure un a tape dans l’oeil, afin que toutes les fashionistas d’une planete puissent s’en inspirer. « Aujourd’hui, nous sommes constamment juges, reprend Jean- Claude Kaufmann. Il faudra etre tendance aussi pour aller chercher son pain ! Notre mecanisme est collectif : comme De surcroit en plus de personnes font En plus qui plus est d’efforts, i§a rend la competition tres ardue ! »
A peine franchie la porte de son domicile
A peine franchie la a de chez soi, donc, on se fait mater et on passe des autres au scanner. « Chaque matin, je peaufine la tenue, mais il va suffire que je mette les pieds dehors afin que je tombe sur une fille avec l’allure revee. Si je porte un slim et mon blouson en cuir comme, ca ne rate jamais : je vais m’extasier devant une fille superfeminine en mini-robe ! A chaque fois, ca me rend dingue, je me dis “C’est exactement a ca que je voulais ressembler !” » gemit Marie, 30 annees, en pleine quete de le moi ideal. L’existence n’est gui?re facile : on veut forcement votre que a la belle passante croisee dans un magasin. Ou dans la cabine commune, devenue quasiment inevitable au sein des boutiques depuis que la styliste Agnes b. l’a lancee dans les annees 80. « C’est simple, il n’y a rien de mieux pour vendre un vetement qu’une petite fille qui l’essaie. Ensuite, l’ensemble des clientes veulent la meme chose ! » raconte Sonia, vendeuse dans une enseigne du Marais. Pourquoi cet eternel besoin de « copiercoller » le look de une voisine ? « C’est i nouveau l’effet miroir, explique Samuel Lepastier. S’offrir les vetements que porte une fille qu’on admire, c’est se glisser dans sa peau et se apporter l’impression d’etre aussi belle, bien foutueet desirable qu’elle. » D’ou l’enorme succes en collection dessinee par l’icone fashion Kate Moss pour TopShop. Et la multiplication de partenariats ponctuels entre stars glam’ et marques de fringues grand public : H&M et Kylie Minogue, Mango et les soeurs Cruz, Penelope et Monica, et, soir en date, Lee Cooper et Lou Doillon.
Est-ce grave, docteur
Est-ce i fond, docteur, une telle facheuse tendance a emprunter le type d’une copine ou a se comparer sans cesse a l’integralite des filles que l’on croise ? Faut-il y voir le signe inquietant d’un gros manque d’estime sans dire ? Souvent pas : « On a l’ensemble de besoin du regard de l’autre, c’est tel ca qu’on se construit, tempere Samuel Lepastier. Apres, tout depend du degre de dependance a ces regards. Y etre trop attachee cache souvent votre probleme avec la tante. Notre premiere rivale, c’est celle-ci. Si le regard qu’elle a pose concernant sa fille fut bienveillant, celle-ci n’aura aucune raison de douter de sa capacitede seduction. En revanche, si la mere n’a pas su faire de compliments, la, il va y avoir un vrai deficit de confiance en soi. » Dans son livre « Notre Fille de sa maman » (Les Editions de l’Homme), la psychologue Veronique Moraldi va plus loin. Selon elle, porter de beaux vetements reste une maniere de reparer le narcissisme blesse ainsi que chercher en yeux des autres la reconnaissance qu’on n’a pas vue au regard de une tante. Mais, la i nouveau, nuance : on ne s’habille jamais pour plaire ou taper dans l’oeil de l’ensemble des filles. Juste pour celles de sa tribu. Celles qui nous ressemblent ou a qui l’on espere ressembler. La « Kate Moss » du quartier se fiche de l’avis de sa voisine « girly » comme de son premier slim ! Pour Florence Muller, historienne et professeure a l’Institut francais une mode a Paris : « S’habiller permet de donner un message sur soi-meme ainsi que se positionner dans la societe oudans un groupe. Les marques vont pouvoir ainsi faire office de passeport a l’ascension sociale, le vetement s’assimile alors a un symbole de pouvoir. »